Edito

Février 2020

Côté réglementaire

Après l’arrêté PCR/OCR de décembre 2019, nous sommes gâtés : voici la sortie de l’arrêté zonage (arrêté du 28 janvier 2020). Il entrera en application le 1er mars 2020.

Attention, ce n’est qu’un toilettage de l’arrêté de mai 2006, avec quelques nouveautés quand même :

  • Zones intermittentes contrôlées et surveillées, couleurs des signalisations précisées ou modifiées.
  • En revanche, il manque, par exemple, les dispositions par rapport au radon.

Nous en avons fait une version in extenso avec commentaires par nos spécialistes réglementation. Vous la trouverez sur le site.

A paraître (quand, mystère !) l’arrêté « vérifications ».

A propos de la petite note "Une population exposée totalement ignorée" : Une discussion s’est engagée sur le forum du cirkus. Et visiblement cela mériterait une investigation plus approfondie, car les retours d’autres artistes de la piste, montrent que ces personnes n’ont pratiquement aucun suivi dosimétrique.

Arrêt de tranches

Ce mois-ci verra l’arrêt de la tranche 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim. Elle est prévue pour être mise à l’arrêt définitivement le 22 février. La tranche 2 devrait, quant à elle, s’arrêter fin juin (entre le 27 et le 30 juin).

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Et puis le numéro 44 de la revue de l’IRSN « REPERES » a mentionné nos journées techniques :

26 et 27 mars 2020 - Lyon (Rhône)

Journées techniques sur la radioprotection

Retrouvez les spécialistes des laboratoires de dosimétrie sur le stand de l’IRSN à l’occasion des 4es journées techniques de Radioprotection Cirkus.

Au programme de cette édition ; des conférences, des échanges et des animations sur le thème de la radioprotection et de la veille réglementaire. Vous pourrez vous informer sur les activités des laboratoires et sur les services pour la surveillance dosimétrique des travailleurs exposés.

 

Ce qui nous donne l’occasion de vous dire que la liste des participants commence à s’étoffer, et nous en sommes ravis ! Venez vite faire votre inscription sur le site !

Janvier 2020

Très bonne année 2020

Nous profitons de cet éditorial de Janvier pour vous présenter tous nos vœux pour cette nouvelle année et vous souhaiter de belles choses sur les plans professionnel et personnel.

Le radioprotection Cirkus fêtera ses 10 ans en mars 2020, puisque les éléments ont été validés au Journal Officiel de mars 2010.

Le forum a attiré de nombreuses personnes, des professionnels de la radioprotection jusqu’au grand public. Plus de 66 000 messages ont été échangés durant cette période.

Venez fêter cet anniversaire et souffler les bougies avec nous lors des 4ème journées techniques qui seront organisées à Lyon les 26 et 27 mars.

Une population exposée totalement ignorée

Par hasard un des membres du bureau était en visite de courtoisie (mais avec un regard de radioprotectionniste) dans un service de médecine nucléaire. Ayant avec lui un appareil de mesure, il est tombé sur un ambulancier qui raccompagnait un patient qui venait d’avoir une scintigraphie au téchnétium-99m. A 50 cm du patient la mesure donnait 14 µSv/h. la discussion qui s’en est suivie était assez édifiante puisque l’ambulancier qui faisait ce travail très régulièrement n’avait jamais eu le moindre système de dosimétrie ni aucune évaluation dosimétrique de la part de qui que ce soit.

On en fait énormément parfois pour des personnes exposées à des valeurs inférieures au seuil de détection des dosimètres passifs, et là rien ! Un petit calcul coin de table rapide montre que ce genre de personnes peut facilement dépasser la limite publique (et qu’ils sont même une population exposée).

Nous vous laissons réfléchir là-dessus !

Côté réglementaire

Eh bien un des arrêtés les plus importants est sorti le 18 décembre 2019.

C’est celui concernant les Personnes Compétentes en Radioprotection et les Organismes Compétents en Radioprotection.

Le texte a été publié suffisamment tôt, pour que le système de certification et d’accréditation ait le temps de se mettre en place, avant la date butoir du 1er juillet 2021.

Nos spécialistes en réglementation se sont penchés très vite sur le texte pour vous en proposer une analyse.

Urêka, le musée interactif de la mine d'uranium

Les mines d’uranium font partie de l’histoire de France et de ses régions. Le musée de l’uranium Urêka, situé à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne sur un ancien site minier du Limousin, s’inscrit dans une démarche de transmission.

En 1945, Charles De Gaulle crée le CEA et nomme à sa tête Frédéric Joliot-Curie au poste de Haut-commissaire en 1946. Le physicien et chimiste a notamment en charge d’assurer l’approvisionnement en ressources du programme nucléaire français. La toute première étape de l’épopée uranifère consiste à trouver la matière première, de l’uranium. Pour ce faire, l’école de prospection de l’uranium est créée le 2 décembre 1945 au sein du Muséum d’histoire naturelle de Paris. La première mine d’uranium est exploitée dès 1948 à La Crouzille, où l’on trouve de la pechblende massive, un minerai extrêmement riche en uranium dont la célèbre colonne (filon) Henriette, contenant en moyenne 31,2 % d’uranium. L’école de prospection de l’uranium y est d’ailleurs délocalisée, sur la commune de Razès, en 1955, et renommée Centre international d’enseignement en prospection et valorisation des minerais radioactifs industriels (Cipra).

Soixante ans durant, 250 mines ont été exploitées en France pour une production totale de 76 000 tonnes d’uranium dont un tiers en provenance du seul Limousin. Certaines de ces mines pouvaient employer jusqu’à 1 500 personnes, comme celle de Bessines, aujourd’hui propriété d’Orano où se trouve le musée Urêka. 

Le CEA exploitera le minerai dès 1948. En 1976, il cèdera l’exploitation de ses gisements métropolitains à sa filiale la COGEMA qui deviendra AREVA en 2001 et Orano en 2018.

Décembre 2019 

Ouverture de la billetterie des 4èmes Journées Techniques

L'information importante de ce mois de décembre est à retrouver ICI.

Novembre 2019 

Le radon toujours à la une

Le gaz radioactif radon : un enjeu de santé publique en France. L'ASN continue son activité d'information auprès des professionnels et du public, concernant l'exposition au radon. Pour les lieux de travail et les ERP, vous avez vu que nos codes préférés nous imposent quelques actions. Pour les particuliers en revanche, il n'y a pas ces obligations. Mais être exposé à 5000Bq/m3 chez soi est-il meilleur que d'être exposé à 500Bs/m3 sur son lieu de travail ? Non bien sûr !

L'ASN propose donc un paragraphe à destination des maisons et des appartements:
"Les acquéreurs et locataires doivent désormais être informés lors d’une transaction immobilière (location, achat) si le bien immobilier se situe dans une zone à potentiel radon de niveau 3. Le grand public est également informé des risques majeurs dans les zones à potentiel radon de niveau 2 ou 3 via des documents qui peuvent être consultés librement : le Dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM) en préfecture et le dossier d'information communale sur les risques majeurs (DICRIM) en mairie."

Reste que les vocables "doivent désormais être informés lors d'une transaction immobilière (achat, location) si le bien immobilier se situe dans une zone à potentiel radon de niveau 3" sont un peu flous. On peut très bien vous le dire sans qu'il n'y ait aucune mesure. Ça sera donc à l'acquéreur d'être attentif, car s'il découvre que l'activité volumique est supérieure notablement au seuil de référence, il devra peut-être effectuer des travaux non prévus lors de la vente du bien !

Les paratonnerres radioactifs

Cette fois-ci c’est l’IRSN qui relance une information sur le recensement des paratonnerres radioactifs.

En trois ans, plus de 3 700 paratonnerres radioactifs ont été signalés par une initiative citoyenne : l’Inventaire national des paratonnerres radioactifs (Inaparad).
Têtes en l’air, yeux à l’affût, appareils photos en bandoulière, plus de 200 « chasseurs volontaires » parcourent la France depuis mars 2011. Citoyens bénévoles, ils contribuent à l’Inventaire national des paratonnerres radioactifs (Inaparad), créé par Jean-Christian Tirat, journaliste et photographe toulousain.
« Aujourd’hui, il n’existe pas de recensement officiel de ces appareils en France », regrette Jean-Christian Tirat. « Cette action collective, privée et non subventionnée, permet de les signaler aux mairies et aux propriétaires, ainsi qu’aux organismes concernés : Autorité de sûreté nucléaire, Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs et IRSN. »

Pour notre part, nous en connaissons quelques uns à Paris (rue Saint-Martin dans un lieu bien connu) et en province (Clermont-Ferrand par exemple).

Côté réglementaire

Parution du décret n°2019-1158 du 8 novembre 2019 : le public concerné est les travailleurs, conseillers en radioprotection et employeurs des entreprises et établissements relevant des mines, des carrières et de leurs dépendances. 
Objet : protection des travailleurs des entreprises et établissements relevant des mines, des carrières et de leurs dépendances en matière de rayonnements ionisants. 
Entrée en vigueur : le décret entre en vigueur le lendemain de sa publication.

Octobre 2019

 

Le nuage de Tchernobyl et l’usine Lubrizol

Voici un texte repris en partie d’un article du quotidien Le Point, avec quelques ajouts cirkusiens (en italique).

C’est où l’on ressort le mythe d'un mensonge des autorités à propos du nuage de Tchernobyl. C’est sans doute la théorie du complot la plus répandue dans la société française. Il s'est pourtant forgé dans la foulée de l'événement, par un concours de circonstances mêlant une communication désastreuse des pouvoirs publics et les manipulations politiques de partis et de mouvements antinucléaires. Et ce mythe a repris une deuxième – voire troisième – jeunesse avec l'usine Lubrizol, à Rouen.

Pour faire simple et résumer les choses :

Lorsque l'accident survient, le 26 avril 1986, l'URSS le cache et l'opacité est totale.

Dans le journal de 13 heures du 29 avril, les Français découvrent le professeur Pellerin, patron du SCPRI, qui expose alors les valeurs mesurées en becquerels en Suède (de l'ordre de 10 Bq/m³, c'est-à-dire très proches de la radioactivité naturelle), et rassure logiquement : « C'est une activité notable, mesurable, mais qui ne présente aucun inconvénient sur le plan de la santé publique.»

Le 30 avril, la météo change et les rumeurs s'amplifient. La Russie diffuse toujours des bribes d'information rassurantes quand d'autres évoquent des centaines de morts.

Dès le 30 avril, un communiqué du SCPRI envoyé à la presse confirme l'arrivée du nuage radioactif : on signale « une légère hausse de la radioactivité atmosphérique sur certaines stations du Sud-Est, non significative pour la santé publique ».

Suivi d'un autre, le lendemain : « Ce jour 1er mai 86, 24 heures, tendance pour l'ensemble des stations du territoire à un alignement de la radioactivité atmosphérique sur le niveau relevé le 30 avril dans le Sud-Est. Il est rappelé que ce niveau est sans aucune incidence sur l'hygiène publique. »

Pour raconter l’histoire vécue de l’intérieur, le nuage est arrivé sur le CEA Saclay le 1er mai à 13 h 50.

Puis la radioactivité s'accroît dans l'Est. Dans le Nord-Est, région la plus touchée, l'activité atteindra 25 Bq/m3. C'est effectivement rassurant : dans certaines maisons, l'exposition naturelle au radon peut atteindre 1 000 Bq/m3 !

La faute des autorités est qu'elles ne donnent pas ces valeurs, se bornant à transmettre des informations laconiques. En clair : les pouvoirs publics indiquent bien que le nuage radioactif a survolé la France et que les niveaux observés sont parfaitement rassurants, mais le public est prié de se contenter de cela.

Ce que l’on peut reprocher au professeur Pellerin, c’est d’avoir été un piètre communiquant (mais ce n’était pas son métier).

Et, de fait, le public s'inquiète. Car au même moment, en Allemagne, juste de l'autre côté de la frontière (où les retombées ont été plus fortes), des mesures restrictives sont prises pour protéger la population, alors qu'en France le SCPRI communique sur les 500 relevés effectués et répète que « l'exposition aux radiations qu'ont subie les Français est inférieure au dixième de l'exposition naturelle annuelle ».

Un journaliste ironise alors : « Tout se passe comme si le nuage s'était arrêté à la frontière... » Le mythe est né.

De mémoire c’était le journal les dernières nouvelles d’Alsace.

Un communiqué particulièrement maladroit, publié le 6 mai par le ministère de l'Agriculture, achève d'exaspérer : « Le territoire français, est-il écrit, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l'accident de Tchernobyl. À aucun moment les hausses observées de radioactivité n'ont posé le moindre problème d'hygiène publique. » On notera l'absurdité de la formulation : si des hausses ont bien été observées, pourquoi dire d'abord le contraire ?

Face à cette communication désastreuse du gouvernement, des voix s'élèvent pour exiger plus de transparence. Les opposants au nucléaire, saisissant l'occasion de dénoncer les dangers de cette technologie et d'exiger son arrêt, accusent les autorités. Et, peu à peu, le ton change dans la presse. De nombreux journaux, qui avaient pourtant publié les informations suivant l'évolution du nuage radioactif sur la France, changent totalement de discours une dizaine de jours plus tard. Le 12 mai, le journal Libération titre « Le mensonge nucléaire ». Il ne sera pas le seul.

Le mythe sera perpétué, ensuite, par la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité), créée dans la foulée de l'accident par une poignée de militants écologistes, emmenés par l'actuelle eurodéputée Michèle Rivasi. Mais Pierre Pellerin, attaqué en 2006 pour « tromperie et tromperie aggravée » par la Criirad et l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), sera totalement blanchi, en 2012, par la Cour de cassation.

On constate qu’avec l’incendie de l’usine Lubrizol, les méthodes de communication n’ont guère évolué depuis plus de trente ans ! On peut aussi se poser la question de la publication des résultats de mesures. Pour les polluants dans l’air c’est assez rapide, si on cherche bien.

 

Côté réglementaire

Arrêté du 27 septembre 2019 portant homologation de la décision n°2019-DC-0669 de l’Autorité de sûreté nucléaire du 11 juin 2019 modifiant la décision n°2017-DC-0585 du 14 mars 2017 relative à la formation continue des professionnels à la radioprotection des personnes exposées aux rayonnements ionisants à des fins médicales.

Il abroge l'arrêté du 18 mai 2004 relatif aux programmes de formation portant sur la radioprotection des patients exposés aux rayonnements ionisants.

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