Analyse réglementaire dosimétrie passive H3 et C14

 

N° chrono : REG-AN-14_1

Auteur : Marc Ammerich

Résumé : Attribution des dosimètres passifs pour des personnes qui manipulent du tritium et du carbone-14, en zone réglementée. Ce serait d’ailleurs tout aussi vrai pour des dosimètres opérationnels.

 

1. Base de données.

TRITIUM

Ebmax = 18,6 keV Ib = 100 %

C’est un émetteur bêta pur

CARBONE-14

Ebmax = 156 keV Ib = 100 %

C’est un émetteur bêta pur

 

2. Réglementation (code du travail)

Article R. 4453-19

Chaque travailleur appelé à exécuter une opération en zone surveillée, en zone contrôlée ou sur les lieux de travail des établissements mentionnés au deuxième alinéa de l'article R. 4451-2 fait l'objet d'un suivi dosimétrique adapté au mode d'exposition :

Lorsque l'exposition est externe, le suivi dosimétrique est assuré par des mesures individuelles, appelées dosimétrie passive ;

2° Lorsque l'exposition est interne, le suivi dosimétrique est assuré par des mesures d'anthroporadiométrie ou des analyses de radio-toxicologie ;

3° Lorsque l'exposition est liée à la radioactivité naturelle mentionnée au chapitre VII, le suivi dosimétrique est assuré selon les modalités définies par l'arrêté prévu à l'article R. 4457-14.

Article R. 4453-24

Tout travailleur appelé à exécuter une opération en zone contrôlée ou sur les lieux de travail des établissements mentionnés au deuxième alinéa de l'article R. 4451-2 fait l'objet, du fait de l'exposition externe, d'un suivi par dosimétrie opérationnelle.

Lorsque l'exposition est liée à la radioactivité naturelle mentionnée au chapitre VII, le suivi dosimétrique est assuré selon les modalités définies par l'arrêté prévu à l'article R. 4457-14.

Arrêté du 17 juillet 2013 relatif à la carte individuelle de suivi médical et aux informations individuelles de dosimétrie des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants

ANNEXE I

MODALITÉS DU SUIVI DOSIMÉTRIQUE INDIVIDUEL

 

1. La dosimétrie passive consiste en une mesure en temps différé de l’exposition externe (irradiation) à partir de dosimètres individuels passifs.

Elle a pour objet de s'assurer que l'exposition individuelle du travailleur aux rayonnements ionisants est maintenue en deçà des limites prescrites aux articles R. 4451-12 et suivants au niveau le plus faible qu'il est raisonnablement possible d'atteindre.


Elle est adaptée aux caractéristiques des rayonnements ionisants auxquels sont susceptibles d'être exposés les travailleurs, notamment à leur énergie et leur intensité, ainsi qu'aux conditions d'exposition (corps entier, peau, cristallin ou extrémités).
Les dosimètres passifs sont fournis et exploités par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire ou un organisme de dosimétrie titulaire d'un certificat d'accréditation et agréé par l'Autorité de sûreté nucléaire.

 

1.1. Choix des méthodes de dosimétrie

Il repose sur l'analyse des postes de travail réalisée par l'employeur, qui comprend notamment la caractérisation des rayonnements ionisants susceptibles d'être émis.
L'employeur détermine, au mieux des techniques disponibles et dans les conditions techniquement et économiquement acceptables, le système de dosimétrie adapté, dès lors que les rayonnements auxquels sont exposés les travailleurs, compte tenu des moyens de protection collective et individuelle mis en œuvre, présentent au moins l'une des caractéristiques suivantes :
? rayonnement X d'énergie supérieure à 15 keV émis par un générateur fonctionnant sous une tension supérieure à 30 kV ;
? rayonnement gamma et X d'énergie supérieure à 15 keV émis par un radionucléide ;
? rayonnement bêta d'énergie moyenne supérieure à 100 keV ;
? rayonnement neutronique, depuis les neutrons thermiques (énergie supérieure à 0,025 eV) jusqu'aux neutrons rapides (énergie jusqu'à 100 MeV).

 

Donc:

Le carbone 14 ayant un bêta d'énergie maximum de 156 keV, cela fait une énergie moyenne de 52 keV (c'est l'ordre de grandeur, même à 10 keV près), il n'y a donc pas d'exposition externe !

 

Dans le cas des milieux légers (eau, tissus mous de l’organisme, aluminium, matières plastiques...) KALTZ et PENFOLD ont établi la formule empirique suivante:

Pour E compris entre 0,01 MeV et 3 MeV:

: E = énergie des électrons ; = masse volumique du matériau

 

Donc pour Ebmax = 156 keV Ib = 100 %

Cela donne une portée P de 0,028 cm dans l'eau soit 0,3 mm pour les bêta d'énergie maximum !!!

Pour le tritium la portée est de 7µm (microns) !

 

Donc aucune chance que le dosimètre passif (ni le dosimètre opérationnel) ne voit le moindre rayonnement.

Le port de la dosimétrie est lié à l’accès dans les zones réglementées.

Il est donc fondamental de réaliser un zonage correct.

Les trisecteurs noirs sur fond jaune signifiant la présence de matières nucléaires dans les laboratoires peuvent être utilisés pour baliser le risque.

Ce point est à prendre en compte s’il existe d’autres radionucléides comme de l’iode-125 ou du phosphore-32.

Dans le cas de l’iode-125 ,il faut réaliser un zonage par rapport aux extrémités.

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